Mais les réfrigérants naturels utilisés pour le refroidissement des salles de serveurs sont plus chers?
En principe, il n’y a guère de différences selon que les groupes frigorifiques sont équipés de HFO, d’ammoniac ou de propane. Ces trois réfrigérants requièrent tous une ventilation tempête, un dispositif de détection de réfrigérant et un bon concept de sécurité. La production de froid avec de l’ammoniac est naturellement un peu plus coûteuse à la planification. En raison de la toxicité du réfrigérant, un calcul d’extension et une évaluation des risques en cas de défaillance sont donc nécessaires. On oublie de plus en plus toutefois que l’ammoniac est un réfrigérant éprouvé, fiable et sûr qui est utilisé dans les installations de réfrigération industrielles depuis plus de 100 ans.
Nous pouvons recommander sans hésitations d’installer à l’extérieur un groupe frigorifique au propane, un réfrigérant explosif. Aujourd’hui, les progrès technologiques rapides permettent toutefois de les poser à l’intérieur. Dans ce cas, aucun compromis n’est fait en matière de sécurité. Un document clair relatif à la protection contre les explosions avec évaluation des risques est obligatoire ici. Les composants électriques doivent être aussi systématiquement séparés du circuit frigorifique, que ce soit au niveau spatial ou à l’aide d’un scellement hermétique de ce circuit frigorifique avec un boîtier.
Après les louanges que vous venez de faire aux réfrigérants naturels, offrez-vous toujours des solutions basées sur le HFO?
Nous proposons naturellement aussi des groupes frigorifiques et des pompes à chaleur avec le réfrigérant synthétique HFO. Le choix de la solution optimale doit toujours peser différents facteurs. Le HFO est une solution efficace sur le plan énergétique et intéressante économiquement pour des installations ayant une puissance frigorifique de 50 kW à environ 1 MW, mais comme évoqué, il a comme inconvénient d’être une contrainte écologique en raison de ses produits de décomposition. Nous sommes donc très attentifs à ce qu’aucun réfrigérant n’arrive si possible dans l’environnement.
Dans les centres de calcul, les installations à l’ammoniac avec applications à l’eau froide sont à peu près aussi efficaces que celles au HFO, mais généralement, elles peuvent être rentables sur le plan technique seulement à partir d’une puissance frigorifique d’environ 500 kW. Du point de vue énergétique, l’ammoniac est très intéressant pour les grandes installations ayant une puissance d’à partir 1 MW et en combinaison avec une récupération de chaleur avec températures élevées (départ à 70 °C et plus). Lorsque la puissance frigorifique est inférieure à 500 kW, je vois plutôt le propane comme une alternative au réfrigérant HFO. Problème dans ce cas: le propane est moins efficace sur le plan énergétique et son coût d’exploitation est donc légèrement plus élevé. En outre, les coûts d’investissement liés au propane sont aujourd’hui légèrement supérieurs à ceux des installations au HFO qui bénéficient des effets d’échelle des grandes quantités.
Que peut-on alors attendre du propane?
Il n’y a pas d’autres solutions que le propane si on souhaite éviter les effets écologiques indésirables du HFO concernant des installations petites et moyennes allant jusqu’à 500 kW. La bonne nouvelle est que d’ici quelques années, les différences en matière d’investissement entre le HFO et le propane vont disparaître.
En combinaison avec une utilisation de la chaleur produite, les déficits en matière d’efficacité énergétique pourront être compensés. Au final, les clients, doivent-ils se demander s’il est plus ou moins important pour eux de réduire les risques pour l’environnement? Pour y parvenir, sont-ils prêts à payer un surcoût? Et qu’en pensent les consommateurs finaux: préfèrent-ils un secteur informatique le plus écologique ou le plus rentable possible?